2021 - ALERTE Jaune AU MONT SARRAZIN

Sortir des pistes battues, c'est entrer dans un inconnu plein de sur prises...

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Lorsqu’on ressent le besoin de se protéger de la lumière brûlante du soleil comme l’on se protège de la pluie froide d’octobre sous le feuillage protecteur d’un grand arbre, je me demande s’il est exact de parler de beau temps. J’en doute car en ces jours d’été caniculaires égarés au printemps, à écouter mes pieds crier au feu, j’en suis venu à avoir la nostalgie des gelées du mois de mars : au moins là les morsures aux doigts ne duraient pas, et elles étaient d’autant plus supportables qu’elles précédaient souvent de belles réussites. A plus de 25 degrés, c’est le contraire, le mal au pied s’accentue à en perdre tout contentement de grimper. Et si on ajoute à ça, l’inconfort dû au phénomène assez désagréable qui accompagne l’effort physique : la sudation, on a au moins deux preuves qui démontrent que la meilleure période de bien être pour les grimpeurs, c’est quand il y a des jours d’été égarés au cœur de l’hiver. Vous l’avez entendu comme moi si les saisons se mélangent aujourd’hui, c’est du fait que le temps est déréglé du fait de notre mode de vie. On nous promet aussi qu’il fera de plus en plus chaud sur le monde et qu’il y aura un peu moins de vie en divers endroits de la terre. Ca fait froid dans le dos!

Présentement, la seule chose que l’on puisse faire c’est de s’accommoder de la chaleur, de se lever tôt et d’aller faire des escalades au demeurant biens moins exigeantes que durant l’hiver. Je l’entends ! Sauf, flemme sur oreiller oblige, lorsque l’autre jour je me suis décidé à aller grimper quelque part, il faisait déjà 28 degrés à l’ombre, avec la certitude que le thermomètre aussi allait grimper, et c’était déjà bien assez de chaud pour que le niveau bleu, même orange me semble trop violent pour l’heure. Aussi, je me suis mis à chercher dans mes souvenirs un site ombragé où il y aurait un circuit pas trop exigeant que je ne connais pas. Car, si l’heure n’était à la performance sur des blocs ardus, je pouvais au moins rechercher le plaisir de la découverte en parcourant un circuit que je n’avais jamais fait. C’est là que je me suis souvenu qu’il y avait un jaune tout neuf au Puiselet. Mais, à peine ai-je songé à ce circuit, que je me suis dit que ce n’était pas une bonne idée : là bas les rochers sont hauts et pas toujours propres, de plus c’est loin et il n’y a pas d’ombre. De plus, comme personne n’en parle, c’est que ça ne doit pas être terrible. 

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a une haute ambiance au Mont Sarrazin.

En effet, après une rapide recherche sur internet, je découvrais qu’aucun document mis en ligne censé nous renseigner sur ce circuit n’était complet : l’un montrant une piste de 37 numéros, l’autre montrant une piste de 50 numéros, sans d’avantage de renseignement sur leurs difficultés. Bref, comme l’envie n’était pas au rendez-vous pour me décider à y aller, je l’ai substituée par de la confiance aux ouvreurs : des camarades du GUMS : car après tout,  mes réserves n’étaient qu’a priori.

Une heure après, je découvrais la présence d’un bel ensemble de voies dans un environnement naturel remarquable. Il est vrai que l’escalade apparaît bien plus belle quand elle s’effectue dans un beau site où règne la tranquillité. Mais il me semble aussi qu’on adhère bien mieux à la beauté des voies quand elles demandent un peu de hardiesse. En effet, maintenant que je l’ai parcourue en totalité, je peux vous assurer qu’on ne s’y ennuie pas un seul instant, car même si elles ne sont pas toutes d’un élan remarquable, on s’amuse beaucoup sur cette piste jaune dite « peu difficile », malgré la présence de quelques voies à la limite du niveau orange. Certes, la piste est globalement d’un niveau jaune modéré, mais une certaine expérience en escalade est requise pour suivre sereinement ce circuit. Rassurez-vous, il n’y a aucun piège : les pas les plus délicats sont « en bas », après on évolue sur de bonnes manettes en main et c’est tant mieux lorsqu’on est à quatre mètres du sol. Bref, cette piste est un petit chef d’œuvre méconnu. Le circuit orange a l’air très bien aussi.

 

Pratiquement, j’ai vite abandonné le pad pour poursuivre l’escalade du circuit à l’ancienne, c’est à dire uniquement avec mon pof en guise de tapis. Un détail, j’avais un relevé du circuit avec moi, et il m’a aidé à trouver certaines voies un peu cachées. Seules deux voies complémentaires m’ont paru du bas intéressantes, je n’en ai donc fait que deux.