2025 - Quoi de neuf au Rocher de la Reine
Texte de présentation : Pépito
Texte de présentation : Pépito
Avertissement :
C’est dit en brute. Il y a un nouveau circuit de niveau orange au Rocher de la Reine. C’est plutôt bien, puisqu’il n’y en avait pas. Sauf qu’il est fictif, quasi sans signe d’existence extérieure. Nous l’appelons « circuit fictif », car de fait il n’existe que par convention, que sur le papier. Certains auraient préféré le nommer « circuit virtuel », mais ce terme nous fait penser à l’équivalence d’une « réalité artificielle », qui en principe est impalpable. Or, si la piste est une composition de l’esprit, en revanche les rochers et les prises des voies, également conventionnelles, sont réels. Aussi, comme on peut indirectement la toucher, nous osons l’expression : « À vos marques » pour vous inviter à aller au démarrage de la piste qui n’en est pas une.
Histoire de remonter le temps :
Et pourtant, rien de nouveau dans la démarche, puisque, bien avant l’invention du circuit d’escalade, maints grimpeurs fidèles à Bleau improvisaient dans les sites, propices à ce jeu, des enchaînements de voies plus ou moins reconnues préalablement. Alors, les sites les plus populaires étaient ceux à forte densité de blocs assez « prisus » pour porter de nombreuses voies, tels que les rochers du Cuvier, de Chamarande, de la Dame Jouanne ou de Buthiers. Qui, de plus, étaient commodément proches d’une gare, ce qui favorisait leur fréquentation, puisque durant la longue période dont je vous parle, rares étaient les grimpeurs qui possédaient une automobile. (À propos, savez-vous que certains circuits ont été tracés à partir d’enchaînements connus, donc à partir de pistes fictives en somme, comme la première mouture du circuit bleu de la Roche aux Sabots, la première mouture du circuit bleu clair à la JA Martin, les célèbres circuits rouge et bleu du Cuvier, et la bleue de l’I à Malesherbes.)
Puis, cette manière de s’improviser des enchaînements plus ou moins préconstruits, c’est-à-dire en mémoire, a peu à peu été délaissée avec la multiplication des circuits marqués. La raison principale étant, que pour effectuer un enchaînement conséquent de voies, il n’était plus besoin de les connaître d’avance ou d’être « parrainé » par un grimpeur averti, comme c’était l’usage jusqu’au début des années soixante. La raison du succès des circuits est qu’ils ont permis de mettre en évidence un nombre important d’enchaînements de voies de niveau proche. Enchaînements en demeurant « invisibles » sans les marques de peinture pour les désigner, car potentiellement, il y avait matière à leur concrétisation même si personne ne s’y était attelé. En fait, tous les circuits marqués que nous connaissons étaient en état de latence avant d’être créés et qu’il y en a virtuellement des tas d’autres, même si on ne les voit pas d’emblée.
Point de vue :
Cette invisibilité est d’autant plus évidente que nombreux sont les grimpeurs qui disent ne pas avoir assez « l’œil » pour repérer les voies possibles et improviser avec elles un enchaînement « à l’avenant », sauf avec les voies « classiques » qui ont bien souvent toute leur attention. Attention, quand je parle d’enchaîner des dizaines de voies, je ne parle pas du jeu qui consiste à cavaler d’un bloc à l’autre à bout de souffle. Je parle de la pratique, assez paisible en fait, des grimpeurs qui se plaisent à enchaîner un bon nombre de voies : soit dans un ordre qui n’est pas forcément dicté d’avance et dont l’improvisation a cours ; soit en suivant le déroulé proposé d’une piste marquée lorsque celle-ci est d’une qualité homogène et motivante. Oui, les circuits sont appréciés par les grimpeurs qui aiment parcourir un grand nombre de lignes dans leur séance. Si un petit nombre, ils ont le sentiment « de n’avoir pas grimpé ». Je l’ai ressenti, cette insatisfaction après avoir besogné trop longtemps et en vain sur un problème au-dessus de ma forme.
Je tends à affirmer que les circuits favorisent l’appropriation de la pratique de l’escalade, et que c’est une bonne chose à se mettre sous les pieds, ce qui ne serait pas convaincre ceux qui pensent le contraire. En effet, on reproche souvent aux circuits marqués « d’atrophier l’esprit d’initiative du grimpeur », pour reprendre une formule prêtée à Raymond Leininger dans les années cinquante. Aussi, d’être une atteinte à la liberté de mouvement du grimpeur « qui est l’essence même de l’escalade ». En tant que créateur de circuit, je serais idiotement l'un des instigateurs de ce désastre. On peut dire la même chose des salles d’escalade qui semblent limiter le champ de pratique du grimpeur. Toutes ces affirmations sont fausses, les circuits marqués ne privent et n’empêchent personne de jouer avec le bloc comme bon leur paraît, de varier leur approche en fonction de sa forme, de son niveau, de son humeur, même de la saison. Toutes les approches se côtoient, d’autant mieux quand on les arpente toutes.
Un futur conjugué au passé :
Ça se peut, puisque je crois que personne n’a oublié qu’un enchaînement de voies n’a pas nécessairement besoin d’être marqué, que l’on peut, comme les anciens, s’en inventer et les suivre de mémoire, comme à l’origine de l’escalade à Bleau. C’est dans cet esprit que certains grimpeurs ont composé des circuits « fictifs » à différentes époques. Circuits qui ont eu un certain succès, puis qui ont été oubliés, comme ceux du rocher de Bouligny et l’équivalent d’un circuit bleu au Mont Ussy. Ces circuits sont nés parce qu’il était interdit de les tracer, un peu comme ceux de la Roche aux Oiseaux. Cependant, nous pensons que les circuits fictifs sont aujourd’hui une solution pour permettre de renouveler les escalades et d’échapper en même temps à la foule dans les sites de plus en plus fréquentés à la haute saison, enfin presque. En effet, l’avantage des pistes fictives sur les pistes officielles très fréquentées, preuve qu’elles sont utiles, c’est qu’elles placent le grimpeur en marge de la foule, quand bien même il en fait partie. En effet, les « fausses pistes », comme on peut les appeler aussi, comme elles sont globalement constituées de voies plus ou moins confidentielles et qu’aucun marquage ne les désigne, il y a beaucoup de chances qu’on y soit tranquille même lorsqu’il y a du monde. Les autres avantages sont qu’elles se déroulent souvent sur du rocher neuf et qu’elles sont évolutives, autrement dit qu’elles peuvent fictivement se reconstruire en toute discrétion puisque rien n’est fixé. L’inconvénient est qu’il est difficile de trouver les voies qui les constituent comme ça de visu, qu’il faut pas mal explorer le massif pour les découvrir et éventuellement les préparer, à moins qu’elles ne soient déjà recensées et désignées sur un topo-schéma un peu comme on en fait pour les vrais circuits, pour en faciliter la recherche.
Présentation du circuit fictif dit « orange plus ».
Dit « orange » alors qu’il n’est pas peint, au fait que les voies qui le constituent sont globalement d’un niveau comparable à celles d’un vrai circuit orange de niveau 3, dit aussi « supérieur », en somme « sévère ». Ce qui signifie que certaines voies vous apparaîtrons, de niveau bleu.
Ce circuit a été composé et peaufiné durant l'automne 2024 et au printemps 2025 par Catherine Gueguen et J-Jacques Naels avec la complicité de Philippe Leduby et Valérie Canouel.
Conseil d’approche :
Il est recommandé de faire auparavant un repérage des voies présentées dans la documentation avant de chausser les chaussons ; précisément, d’identifier et de repérer au moins une quinzaine des voies pour reconnaître l’axe probable des lignes en fonction de la lecture que vous faites des prises (Si un peu différente de celle proposée, c’est quelque part, tant mieux). Il se trouve qu’on apprend vite par cœur les enchaînements, surtout si on connaît un peu le massif. Une fois en tête, les schémas ne sont plus que très peu nécessaires, comme il n’est plus besoin de flèches lorsque l’on connaît sur le bout des doigts les circuits officiels. Ce qui signifie que ce n’est pas pour eux-mêmes que les peintres en piste entretiennent la peinture, car souvent ils les connaissent assez bien pour se passer du marquage.
Question ambiance !
Cath fait sa Période d'Essais
Le 17 unième sans ascenseur.
Jacky en charge dans Dernière Cartouche. Le 20 unième rugissant
Anne remonte Heure d'Eté
Le 36 unième marche..