2020 - Les Indices Igi et Igp

Depuis quelques temps sont apparues deux données annexées à certains circuits. Précisément un indice global de performance (Igp) et un indice global d'intérêt (Igi). - Que signifie ces indices ?   - Quel est leur intérêt ?   - Et comment les obtient-on ?  Répondre à ces questions est le but de cet article...

Retour au Sommaire

Indice global de performance (1).

Si les grimpeurs ont quelques difficultés à coter à Bleau les voies avec l’échelle de cotation traditionnelle, même après avoir pratiqué plusieurs années l’escalade, en revanche ils parviennent assez vite à pressentir la cotation à la couleur pour le peu qu’ils parcourent les voies fléchées des pistes. Par exemple, si beaucoup de grimpeurs sont embarrassés pour affirmer que tel passage est 4b plutôt que 4a par exemple, ils repèrent facilement les voies de niveau bleu, orange ou jaune. Mieux les voies de niveau jaune par exemple alors qu’ils sont sur une orange. Pareil, pour les voies de niveau bleu lorsqu'ils suivent une piste orange "sévère".  C’est la principale raison pour laquelle nous avons opté pour une cotation « à la couleur » pour prévenir de la difficulté des voies d’un circuit. Un des avantages de désigner la difficulté des voies à la couleur, est que lorsqu’on regarde un document sur les circuits comme nous les produisons à présent sur ce site, il est aisé de repérer les voies les plus faciles et les plus dures d’une piste et d’estimer la difficulté d’ensemble. En effet, une piste orange qui propose dix voies de niveau bleu sur trente passages apparaîtra plus difficile à réussir qu’une piste orange qui en propose seulement deux sur trente. Inversement, une piste orange qui propose dix voies de niveau jaune apparaîtra plus abordable qu’une piste orange qui propose seulement deux jaunes sur trente. Et comme, il est rare que les pistes d’une couleur donnée aient les mêmes rapports de difficulté, il y a donc entre elles une sorte de hiérarchie d’exigence, accentuée par le nombre de voies proposé par les pistes (Chacun sait qu’une piste bleue par exemple de cinquante passages réclamera probablement plus d’effort au grimpeur qu’une piste bleue de trente passages). Considérant ces variables, pour estimer la dureté globale des pistes, nous avons inventé un indice, que nous avons nommé indice global de performance (Igp) car s’il hiérarchise la difficulté des pistes, il définit aussi une certaine hauteur de performance pour le grimpeur qui a réussi toutes les voies. Comment le calcule-t-on ? C’est très simple, quoiqu’en réalité, la solution ne nous ait pas sauté aux yeux.

Prenons un exemple concret : la piste orange nouvellement créée à la Gorge du Houx et que nous avons cotée à la couleur lorsque nous l’avons parcouru, et calculons ensemble son indice globale de performance (Igp).

Pour cela, donnons : 2 points par passage lorsque la difficulté de la voie est à la couleur de la piste ; mais seulement 1 point lorsque le passage est de niveau jaune car en principe plus aisé, mais en revanche 3 points lorsqu’il est d’un niveau bleu. Soit pour l’ensemble de la piste, un total de 57 pour 33 voies ou 63 points pour 35 voies (avec les bis). Évidemment, la méthode de calcul d’indice d’un circuit bleu ou rouge est identique : pour une piste bleue  par exemple, nous donnerons 2 points lorsque la difficulté de la voie est à la couleur de la piste, 1 point lorsque le passage est de niveau orange et 3 points lorsqu’il est d’un niveau rouge. Autrement dit ça ne dévalorise pas les niveaux l’un l’autre puisqu’un circuit jaune peut avoir le même indice de performance qu’un circuit bleu, voire plus. On aurait pu pousser plus loin la précision en donnant l’indice de performance moyen en divisant l’indice global par le nombre de voies, soit ici 57/33 = 1.73. (63/35 = 1.8), indice de sévérité idéal étant, dans le cas d’une homogénéité parfaite du circuit, égale à 2.0. 

Tableau de Comparaison.

L’on voit que l’Orange de la Gorge aux Châts semble le plus abordable de tous, bien qu’en moyenne il soit plus sévère que celui de 91.1. Le plus exigeant physique est sans conteste la piste aux cent problèmes du Rocher du Duc bien qu’il soit en moyenne bien moins sévère que l’orange de la cuisinière qui propose la moitié moins de passages (sans les variantes). En tout cas, l’on voit qu’un circuit orange n’en vaut pas un autre, ce dont chacun se doute, sauf que maintenant on en a une certaine représentation. Les indices le démontrent parfaitement puisque l’écart peut être très important entre deux.

Indice global d’intérêt (1).

Les voies qui composent une piste ne méritent pas toutes le même qualificatif de satisfaction. Certaines vous apparaîtront superbes, magnifiques, très intéressantes, simplement intéressantes, communes, passables, voire à éviter car sans intérêt ou hors propos. Les impressions se hiérarchisant : avec un cœur plein (fond noir) pour les voies les plus remarquables, ses préférées en somme ; les voies très intéressantes et motivantes, avec un cœur grisé, et rien pour les passages standard, les communes que l’on ne déteste pas faire pour autant, et un enfin un ( ? ) quand la voie apparaît résolument à délaisser (Symbole utilisé que très rarement). Cette attribution d’intérêt est subjectif mais on s’aperçoit que si on la donne à plusieurs ont tombe assez vite d’accord.

  Maintenant, comment calcule-t-on le Igi d’une piste ? On ne peut le faire qu’après avoir parcouru tous les passages bien sûr et donner son assentiment « à chaud »pour chacun (Donc pas d’estimation à l’apparence). Là aussi, on attribue une valeur. 2 points pour un cœur plein, 1 point pour un cœur grisé, 0 pour un blanc et également 0 pour un ( ? ) (Pas de point négatif comme cela semble logique vu que ces passages déprécient déjà l’intérêt global du circuit par leur présence), puis on fait la somme, soit pour notre exemple ci-dessous, 21 points pour 34 voies. 

Dans le cas d’un circuit idéal, le nombre de points aurait été de 68 en raison de deux points au mieux par voies numérotées. L'indice global d’intérêt s'obtient en divisant le nombre de points obtenus par le nombre de points au maximum. Soit pour notre exemple : 21/68 = 0.31 d’indice (l’indice ne pouvant être égal à 1 (68/68). L'avantage de cet indice est indépendant du nombre de voies, qui est juste proportionnel à leurs intérêts. Pour l’augmenter, il suffit donc de retirer quelques voies qui déprécient l’intérêt global du circuit... D'ailleurs, cet indice s'avéra être un excellent outil lors de la mise au point des circuits : Évaluation exigeante qui conduit, en final,  à écarter certains passages ouverts qui apparaissent à l'usage peu satisfaisants (voir, sans intérêt, pénibles ou dangereux, indiqués ici d'un ! ou ? ). Sur les fiches circuit, J'ai préféré ne pas utiliser le résultat "brut" des indices, soit 0.31 pour notre exemple, mais les multiplier par dix, et écrire 3.1 À noter qu’un indice de 0.5 (soit 5.0) est un très bon indice.   

Tableau de Comparaison.

Pepito, le 25 oct 2020


1) Bien d’autres appellations auraient pu être choisies. Indice d’exigence, de sévérité, d’homogénéité, ou d’autres encore qui ne nous sont pas venues à l’esprit, chacun étant libre d’en préférer une autre que celle-ci. Nous pouvons faire la même observation pour l’indice global d’intérêt dont l’appellation peut-être elle aussi contestée pour une autre. Indice de contentement, de satisfaction, esthétisme, créativité, de réussite…