Si ! Il y a bien un jeu de pistes de cent et une escalades pas vilaines au Rocher du Duc ! Même plus depuis...
Tout le monde sait cela, enfin presque : avoir une idée, même bonne, ça ne suffit pas, il faut lui donner une suite palpable pour quelle soit pleine et entière. C'est pour ça que lorsque nous eûmes l'idée d'un circuit bleu dans le secteur des Houdards, après avoir découvert l'intérêt et la beauté d'anciennes voies oubliées, comme La Montreuil, Le Lézard, Fine de Dalle, Le Murmure, Transit, Pilier Sud, La Directe, L’Émoi, autrefois régulièrement parcourues lorsqu’elles étaient sur les circuits, que nous fîmes une demande de création qui fut sans appel rejetée d'autorité par l'ARB (1).
Mais une suite dans les idées c'est aussi leur constance, leur persistance, une sorte d'entêtement dissimulé par les circonstances. En effet, nous avons donnée une suite à notre idée de circuit fictif qui n'a pas pu être officiel. Je ne vous apprends rien, nous n'avions pas tous été égaux face au confinement. Par exemple, il y a des métiers qui ne peuvent se faire en télé travail, ce qui signifie pour ceux qui créent des trucs à partir d’un matériau, ils ont puent circuler tout les jours de la semaine pour aller au chagrin. Mais en revanche, ils n'étaient pas autorisés non plus à sortir de chez eux le dimanche pour aller en forêt. Pareil pour d'autres, parce qu'ils demeurent loin en ville, nombreux les grimpeurs, qui respectueux de la loi, n'ont pas eu d'autre choix que de se contenter d’augmenter leur envie de grimper en regardant des films d’escalade sur internet. (Le problème avec ça, c'est qu'augmente aussi la frustration de ne pouvoir grimper : frustration que les 120 pompes par jour ne parviennent pas tempérer). Et puis, il y a un petit nombre de grimpeurs qui ont pu profité du droit de sortir sur un kilomètre comme les autres, mais qui avaient cette immense avantage d'être à peu de distance des premiers rochers.
Comme, j'étais de ceux là, j'ai pu mesurer que le premier rocher propice quelques escalade était à environ 400 m à vol d'oiseau du pas de ma porte. Toutefois, comme je n’ai pas de ailes sur le dos, j’ai dû m’imposer une marche de 500m environ pour arriver à ce fameux premier bloc. Mais entre nous, une fois en forêt, le kilomètre devient élastique et ce n’est plus un bloc mais des dizaines qui s’offraient à mes chaussons. Le pluriel aurait été mérité parce que je me suis pas retrouvé seul à grimper mais pas question que je donne le nom de mes amis qui ont remplit un papier officiel pour venir me parer et éviter que l'un de mes vieux os soit brisé. Là rien à voir avec le premier confinement où c’est un mois après le début de confinement que j’ai osé pénétrer le territoire interdit à côté de chez moi, à la faveur de la pénombre du soir. Alors, mon sentiment d’être un hors la loi en train de commettre un sale coup était si vif que je me suis contenté de louvoyer dos courbé entre les blocs du côté du Hameau. Cependant, malgré la crainte et les oreilles prêtes à percevoir le moindre craquement de bois mort sous la semelle d’une ranger, je me suis arrêté au pied de grand blocs pour les examiner tout en m’imaginant exécuter des escalades que je n’osais m’offrir en vrai à cause de ma peur du gendarme. Bref, Je vous ai déjà tout raconté dans un précédent article sur le début de l'aventure.
Pour ce second, confinement, ce fut plus facile comme je disais avec cette autorisation d’aller en forêt une heure par jour pour ceux qui demeuraient à moins de 1 km de son orée. L’aubaine ! Privilège de classe ! Richesse du bien-né ! Sans éprouvé la moindre gène de jouir de cet avantage, j'ai fait mes trois ou quatre séances d’escalade la première semaine d’autant plus que la météo était idéale : la météo des confinements… Mais voilà, même si le ciel était de la couleur du bonheur, celui-ci n’était hélas pas parfait : je parle du bonheur, pas du ciel bleu qui lui est demeuré parfait durant un mois. En effet, à faire à chaque séance la réplique de la sortie précédente, au bout d’un moment se sont pointées au bout de nos doigts empâtés, l’ennui et la lassitude à répéter les mêmes voies dont le jeu consiste à éviter de poser les pieds sur les prises glissantes. Je sais, J’ai l’air de cracher sur le caviar comme un enfant gâté qui n’en peut plus de sa vie facile. Mais étant habitué à grimper dans des lieux différents, surtout là où il y a des voies qui me sont inconnues sur rocher neuf, les escalades classiques du rocher du Duc avec ses rondeurs rebelles et ses prises lustrées me sont apparut être peu à peu de simples agrès à gonfler les muscles d’acide lactique. Pour échapper à cette sorte de gymnastique qui ne me convient pas depuis toujours (2), j’ai commencé, parfois à explorer les méandres en creux et en bosses du vaste territoire du Rocher du Duc. Et, hautes surprises, le pluriel est pertinent, j’ai découvert une sorte de suite à notre « premier circuit bleu ». Celui qui n’existe pas, sauf par l’intermédiaire d’un dessin, comme la pipe de Magritte. En clair, comme il était possible de sortir des sentiers battus, par jeu " nous " avons donné une suite à notre premier enchainement fictif tout en Solitude, d'où le nom donné au secteur.
En effet, sans chercher à faire plus, bien que possible, nous avons inventé un deuxième puis un troisième circuit bleu fictif, le tout faisant cent et une voies. Cette suite ayant été élaborée dans le même esprit que le circuit fictif du Hameau, c'est à dire en utilisant les voies hors piste plus ou moins connues, complétées de nouvelles dès lors que les rochers en offraient les possibilités.. Evidemment, cette sorte de défit nous a obligé à sortir un peu des zones archi courues... Bien sure, nous avons évité le tout venant, l'effet fourre-tout pour avoir le compte. Parmi tous les jeux, nous n'avons retenue que les plus remarquables... Du moins à notre avis les plus intéressants possibles. En final, il y a 101 voies (3) à découvrir ou à redécouvrir réparties en trois sections, le tout se développant sur environ 1500 m entre le premier et le dernier bloc. Dans cette présentation, on peut changer un peu les mots et la réalité paraitra différente. En effet, je peux dire que nous avons inventé trois circuits fictifs de niveau bleu dans trois secteurs différents du Rocher du Duc et que par un incroyable hasard, le tout fait 101 voies à se mettre sous la semelle... A vous de voir. Pour ce qui nous concerne, par jeu nous avons choisi de dire qu'il s'agit d'un long circuit de 101 passages organisés en trois sections implantées dans trois secteurs différents du Rocher du Duc. La première bambée se situant du côté du Hameau quasiment le long du circuit rouge, la deuxième dans le secteur nommé ici Solitude à défaut de nom « officiel » et donc l’accès se fait par le chemin des Houdards, et enfin la troisième dans le secteur Clair-bois situé à l'Est de l'aire de stationnement du côté de Nainville-les-Roches, en fait là où il y a les circuits blanc Enfant, Jaune, Orange et Noir. (Voir le plan ci-dessous).
(1) Les Amis des Rocher des Beauvais.
(2) Attention, n’y voyez pas de mépris ou de condescendance envers ceux qui aiment, à la différence de moi, grimper avec le plus d’aisance possible les mêmes voies que la séance précédente. Il n’y a pas de hiérarchie dans la recherche de la performance et du plaisir de grimper. La manière des autres vaut bien la mienne.
(3) De confinement à confinement, nous avons poursuivi notre exploration des possibilités du côté de Loutteville et nous voila a présent avec un quatrième et dernier enchainent fictif de 34 voies au Télégraphe, ce qui fait en tout 135 voies à découvrir...
Liens Bleau Info :
Bleau.Info-Beauvais-Télégraphe
Philippe dans Tête Dure située au Rocher du Duc - Solitude.
- Quand on aime, on ne regarde pas la cote ! Sébastien dans L'Échelle Volante située à la Solitude.
Cette voie déversante au départ a surement été nommée Red Roof lorsque plus tard on a découvert la présence d'une vieille flèche rouge montrant qu'autrefois, un circuit a été réalisé à la Solitude.
Un Retour aux Sources à pas prudents, lorsqu'on ne sait pas encore la difficulté et la solution du problème qui se pose au mètre suivant... Toujours à la Solitude.
A cause de la solitude, des ronces le long du chemins, du restant de poussières du brossage, des méthodes que l'on ne connait pas d'avance, de l'éloignement de certaines prises, en plus peut-être un peu sableuses, de la hauteur de certains blocs, on peut ne pas aimer l'enchainement athlétique de Cuirasse ou aller prendre l'air à Montparnasse.
C'est une Évidence, la présence de vieilles flèches rouges remontant à une époque où on n'avait pas peur de la peinture tape à l'Œil, nous indique qu'autrefois il y avait un circuit dans ce coin perdu.